Les outils
et les équipements
Trois grands sujets on fait l’objet de nos réflexions lorsque nous avons commencé à structurer la prise en charge spécifique des musiciens :
le lieu d’accueil, l’équipement et le protocole de prise en charge .
Le lieu d'accueil
Le lieu d’accueil doit permettre de reproduire les conditions d’utilisation des aides auditives dans la vie de tous les jours. Pour les musiciens instrumentistes ou les mélomanes il faut reproduire tous les environnements de travail et d’écoute possibles : l’acoustique de différentes salles de concert, box de répétition ou salon équipé d’une chaine HIFI…

Pour un musicien instrumentiste, les conditions idéales c’est une acoustique qui lui permettent d’entendre parfaitement son instrument, ce qui va lui assurer un bon contrôle de son geste et de sa sonorité. Pour cela il doit être installé dans une zone « semi réfléchissante » qui va lui offrir cette perception idéale de son instrument.
Il faut également que la réverbération soit limitée pour ne pas perturber l’écoute et satisfaire aux contraintes imposées par la législation. Ce taux de réverbération limité va être obtenu par l’utilisation de matériaux absorbants dans la zone « absorbante ». Cette zone va être optimum pour les séances d’écoute ou seul le champ direct sera reçu par l’auditeur.
Enfin pour éviter tous les phénomènes d’ondes stationnaires il faut que les parois du local soient asymétriques.

Le meilleur compromis consiste à utiliser le modèle d’acoustique des salles « L.E.D.E. » (Last End / Dead End) utilisé notamment pour les cabines de mixage. L’ingénieur du son reçoit le champ direct des enregistrements et, grâce aux réflexions arrière, il est immergé dans la scène auditive qu’il est en train de construire.

L'équipement
Comme dans de très nombreux domaines d’activité, l’informatique est devenue un outil omniprésent dans l’univers musical.
Pour réaliser les différentes étapes de réglage des aides auditives nous avons besoin d’un dispositif de projection sonore, de matériel de mesures audiologiques et de logiciels de programmation, présentés ci-dessous.
- Dispositif de projection sonore n.1 (n=2 à 32)
De type Home Cinéma Audiophile 5.1, 7.1 …pour reconstituer l’acoustique de toutes les situations d’écoute : Philharmonie de Berlin, Royal Albert Hall de Londres, le Lincoln Center de New York ou une salle de répétition ou un salon privé…
Pour atteindre ce niveau de complexité dans la restitution d’acoustiques particulières, il faut l’association d’un réseau de haut-parleurs et du logiciel SPAT développé à l’IRCAM. Cet outil permet la gestion de 2 à 32 HP qui vont être positionnés virtuellement dans l’espace (exemple de 11 HP pilotés par SPAT pour reconstituer une acoustique autour d’un auditeur).
- Matériel de mesures audiologiques :
Il va permettre de mesurer précisément les caractéristiques auditives des patients, et de mener à bien le réglage des aides auditives.
Le Vérifit 2 est le seul outil permettant le réglage des aides auditives des musiciens grâce à l’implémentation de CAM2, la méthodologie la plus performante pour l’écoute de la musique (Cf Publication Brian Moore et al)
- Informatique et Logiciels de programmation.
Le réglage des aides auditives se fait par l’intermédiaire de logiciels fournit par les fabricants. L’informatique va intervenir à tous les niveaux de la prise en charge, depuis l’anamnèse pour enregistrer les informations fournis par le patient jusqu’au dernier réglage fin des aides auditives.
Logiciels d’assistance au réglage et rééducation : mesures de performances, reconstitution d’environnements acoustiques, visualisation des phénomènes sonores et rééducation auditive…
- thesnail IRCAM: visualisation de la tonalité en temps réel et rééducation à la reconnaissance de la tonalité
- Suiveur de partition : identification de distorsions locales et rééducation à la perception des notes et des rythmes
- SPAT IRCAM : reconstitution d’acoustiques par contrôle de haut-parleur

1/ L’anamnèse qui va permettre de connaître le patient et notamment son histoire vis à vis de la musique : formation musicale, pratiques instrumentales ou seulement de mélomane, avec l’oreille absolue ou non… A ce stade que nous allons commencer à évaluer ses attentes.
2/ L’audiométrie tonale et musicale pour connaître les performances de l’audition sur les aspects quantitatifs et qualitatifs.
- Une audiométrie tonale précise c’est à dire en réduisant au maximum les approximations comme celle apportées par le casque d’où l’utilisation des inserts (sondes de mesure placées à proximité du tympan).
- Le Test de Perception Musical qui permet d’explorer les performances en reconnaissance de rythme, de note, de timbre et de mélodie.
- Le Test de Brillance : test psycho-acoustique qui va se concentrer sur la reconnaissance de timbre et nous renseigner sur les besoins en termes d’amplification.
- Le Test de Préférence de Sonorité Musicale qui va nous fournir les gains nécessaires pour compenser la surdité et réduire son impact sur la perception de la musique.
- Le Test de Qualité Sonore pour connaître la dégradation de la qualité musicale et du plaisir de l’écoute.
3/ Le Préréglage des aides auditives repose soit sur les méthodologie NAL2 ou DSL v5 ou sur le très récent Test de Préférence de Sonorité Musicale qui nous fournit les gains nécessaires à la compensation de la surdité et à la perception optimum de la musique.
4/ Le Réglage fin pour s’approcher au plus près des attentes du patient en maximisant le Test de Qualité Sonore